C'est une nouvelle qui met le petit monde du handball féminin en émoi. Les présidents des clubs réfléchissent à imposer aux joueuses le port de la jupe sur les terrains. "C'est seulement une piste de réflexion. Nous devons réfléchir aux moyens d'améliorer la visibilité du handball féminin. S'il est prouvé que le port de la jupe peut être bénéfique, je pense qu'une majorité peut se dégager pour cela",explique Jean-Marie Sifre, qui dirige l'Union des présidents de club de la Ligue féminine. Le projet, sitôt connu, a trouvé ses contempteurs. La joueuse de Dijon Lea Terzi juge que cette idée "rabaisse les joueuses à leur physique". Dans un post publié sur le site nouvelobs.com, la journaliste Fabienne Broucaret et la sociologue Béatrice Barbusse, ex-dirigeante du club de handball (masculin) de l'US Ivry, appellent à ne "pas céder aux sirènes du marketing" et "aux arguments sexistes d'un autre temps".
L'idée, de fait, n'est pas neuve. Le Metz HB, actuellement en tête du championnat de France, a franchi le pas voici deux ans. D'autres sports s'y sont déjà essayés. La Fédération internationale de badminton a rendu la jupe obligatoire en 2011 avant de devoir reculer face aux protestations. Une décision qui s'appuyait sur une étude du cabinet de marketing Octagon, qui concluait à l'importance, dans l'équation commerciale gagnante du tennis féminin, de la fameuse jupette. Les patrons du badminton avaient cependant oublié que le port de la jupe sur les courts est coutumier, mais pas obligatoire. En 2007, la Française Tatiana Golovin avait fait scandale en portant un short rouge, sous sa jupette, à Wimbledon. Mais l'année suivante, la Russe Maria Sharapova n'avait pas hésité à enfoncer le clou en venant sur le Central avec un simple short blanc. Les dirigeants du handball féminin ont-ils retenu la leçon ? "Il n'est pas question de rendre la jupe obligatoire. C'est impossible juridiquement. Mais si tous les présidents de clubs équipent leurs joueuses de jupes, il peut y avoir un championnat en jupe", précise benoîtement Jean-Marie Sifre. Il n'est pas question, pour l'heure, d'imposer le kilt aux garçons.
Par Pierre Jaxel-Truer - M le magazine du Monde |
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