jeudi 31 mars 2016

Conseil de discipline (5) - Un retournement inattendu

Mle LELIEVRE, du service juridique :
"Excusez-moi, mais il me semble que les débats se sont un peu trop concentrés sur les punitions qui pourraient être appliquées à Mle Aicha B, compte tenu de ses convictions religieuses et de sa pudeur."

Le directeur :
"Et nous en avons conclu qu'une fessée déculottée devant le personnel masculin du service comptabilité était à exclure. Pour respecter au mieux sa pudeur, et celle de Mle Sylvie T également mise en cause, un consensus semble se dégager en faveur d'une fessée strictement privée, administrée par Mme DUBARDIER dans son bureau. Q'y trouver-vous à redire ?"

Mle LELIEVRE :
"Justement. Il me semble que le principe de proportionnalité des peines ne serait pas respecté si le même châtiment était appliqué de manière indiscriminée aux deux coupables."

Mme CALENDRA, nouvelle directrice comptable :
"Mle LELIEVRE a raison. Les fautes ne sont pas identiques. L'enquête a mis en évidence que c'est Mle Isabelle T qui a initié les détournement de fonds."

M. ALVAREZ, directeur comptable au moment des faits :
 "Surprise en flagrant délit par Mle Aïcha B, Isabelle T. lui a demandé de garder le silence. Elle a ensuite voulu s'assurer de  ce silence en impliquant Aïcha dans la combine. Ce que cette dernière a eu la faiblesse d'accepter, sa famille connaissant alors des difficultés financières suite au décès du chef de famille dans un accident de chantier."

Le directeur : "Je me souviens en effet que Mme DUBARDIER m'avait évoqué ce cas, et que l'entreprise avait apporté une contribution pour aider aux frais de rapatriement du corps."

Mme OLIVERT, supérieure hiérarchique directe d'Aicha B :
"Mademoiselle B. est une jeune fille sérieuse et méritante. Elle doit certes être punie. Mais la vie n'a pas toujours été facile pour elle, mais elle s'efforce d'avancer. Nous apprécions tous dans le service son investissement et son bon esprit."

Le directeur :
"Et concernant Mademoiselle Sylvie T ?"



Mme PARMENTIER,  supérieure hiérarchique directe de Sylvie T :
"Professionnellement elle a toujours donné entière satisfaction, et elle entretient d'excellent rapports avec l'ensemble de son environnement professionnel.

Mle LELIEVRE, juriste :
"Ses détournements peuvent-ils avoir été motivés par l'état de nécessité ?"

Mme MARQUEZ, collègue et témoin du dernier vol commis par Isabelle :
"Son père est directeur de banque et sa mère dentiste. Je pense que la nécessité était plutôt de compléter sa collection de sacs à main de grandes marques."

Le directeur :
"Effectivement, dans ces conditions il me semble que les punitions doivent être clairement différenciées.
Nous allons maintenant procéder au délibéré et prendre notre décision. Mesdemoiselles B et T veuillez s'il vous plaît quitter la salle pour nous permettre de délibérer."

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Aïcha et Isabelle se retirèrent donc dans le hall d'accueil. Silencieuse et les yeux baissés, anticipant ce qui les attendait, le temps leur parut bien long.


Isabelle était très inquiète et agitée. Elle se doutait que sa punition allait être sévère, et que ses adorables petits sacs en cuir allaient maintenant lui coûter, au sens propre, la peau des fesses !


Plus pieuse, Aïcha fermait les yeux et priait silencieusement.
Battant sa coulpe, elle reconnaissait et regrettait amèrement sa faute.
Espérant seulement échapper à l'humiliation d'une fessée en public - surtout devant des hommes ! - elle admettait mériter une punition sévère pour avoir trahi la confiance de l'entreprise et de ses supérieurs.
Elle sentait que seule une fessée exemplaire lui permettrait de se sentir lavée de sa culpabilité et pleinement réintégrée dans la société.
Acceptant son sort, elle trouva une certaine paix, se remettant  entre les mains d'Allah-tout-puissant.

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